Une poésie sur l'eur
Petit bonhomme de bonne humeur
S’en allait la joie au cœur
A la vitesse d’un sénateur.
Il gagnait durement son beurre
Dans le froid ou la chaleur
Par son métier de laboureur
Qui était un vrai labeur
Un terrible jour de malheur
Il apprit avec horreur
Qu’une gigantesque tumeur
Enflait et prenait de l’ampleur
Au sein même de son cœur
Bien entendu il avait peur
« Le bon dieu veut-il que je meure ? »
Se disait-il avec frayeur
Et la peau d’une blanche pâleur
Son angoisse montait d’heures en heures
Lorsqu’il pensait à cette grosseur
« Je ne cherche que le bonheur
Une femme et des enfants joueurs »
Or il n’était pas coureur
Et ne put ravir le cœur
D’une de ces filles pleines d’ardeur.
En proie à une vive terreur
Il se rendit chez les docteurs
Qui lui promirent le bonheur
Mais hélas ce n’était qu’un leurre
Et tels de mauvais amateurs
Ne purent rien pour la tumeur
Pour défendre leur honneur
Et échapper au législateur
Ils clamèrent tous en cœur
Que c’était une vraie gageure
De sauver le laboureur
Mais sans avoir la moindre rancœur
Petit bonhomme avant l’heure
Se rendit chez les fossoyeurs
Du courage du laboureur
Soyez tous admirateurs
Beaucoup au fond du malheur
Auraient cédé à la fureur